Deux chercheurs de l’Université de Portland aux Etats-Unis ont publié une lettre accompagnée d’un « dossier de presse » dont le contenu fait état de leurs inquiétudes concernant les effets néfastes de la vapoteuse sur la santé.
Selon leurs recherches en laboratoire, le e-liquide utilisé dans les vaporisateurs génère une substance cancérigène, le formaldéhyde, en particulier lorsque le e-liquide est fortement chauffé comme du café brulé.
A propos de cette fameuse lettre de Portland
Ces chercheurs indiquent que le formaldéhyde est une substance produite lorsque la batterie de la cigarette électronique est à son maximum (à 5V).
Lorsque le e-liquide est chauffé normalement, c’est à dire lorsqu’il n’y a pas de gout de brûlé, cette substance n’est quasiment pas présente.
Quelques questions à se poser sur la validité de cette étude
Cette étude nous rappelle une mauvaise dépêche de l’AFP qui avait mis le feu au poudre en décembre dernier. Celle-ci avait été démentie dès le lendemain de sa publication mais des articles mensongers ont continué à être publiés dans tous les médias.
- Les chercheurs de Portland ont-ils respecté les « best practices » basiques du vapoteur, c’est à dire faire correspondre la tension d’une batterie avec la valeur de la résistance?
- Quelle est donc l’utilité de faire vapoter une machine à fumer en brûlant du e-liquide?
- Connaissez-vous des vapoteurs qui utilisent leur matériel de cette manière?
- Quelle est la valeur d’une lettre non validée par la communauté scientifique et qui va à l’encontre d’études publiées et vérifiées depuis 2 ans?
- Comment se fait-il que la plupart des journaux se précipitent comme des rapaces écervelés sur une annonce faite par des chercheurs qui découvrent la vape dans leur laboratoire?
Nous sommes tristes de constater, encore une fois, que de nombreux médias, dans leur course à l’information, publient TROP RAPIDEMENT des dépêches sans prendre le temps nécessaire de vérifier leur véracité ou leur fiabilité.
Quelques éléments de réponse pour rassurer
Les rédacteurs d’evAP ne sont ni des experts, ni des médecins et encore moins des scientifiques mais nous essayons au minimum de recouper les informations avant de les publier.
Dans la vie réelle d’un vapoteur, loin des laboratoires universitaires, l’utilisateur de e-cigarette évite à tout prix de vapoter un BBQ.
Contrairement à un robot inhalateur de vapeur, il va gérer intelligemment la tension de sa batterie pour optimiser son expérience de vape.
Lorsqu’un goût de brûlé survient, c’est non seulement insupportable mais la combustion des mèches et du e-liquide brise rapidement le matériel, le vapoteur le sait depuis ses débuts et aime économiser.
Certains experts se sont insurgés contre cette étude, à l’image du Docteur Bertrand Dautzenberg, pneumologue et tabacologue. Selon le Professeur Farsalinos qui critique fortement cette étude, la machine à vaper était probablement équipée d’une résistance de 1.6 Ohms.
Le problème avec ces recherches in-vitro est qu’elles sont exécutées par des chercheurs qui ne connaissent pas la vape. Par exemple, pour faire une analyse correcte, il aurait fallu travailler en Puissance et non en Voltage.
A la rédaction d’eVAP, on se demande encore s’il faut classer cet article dans la catégorie « Etudes sur la e-cigarette » dans « Les ratés de la semaine » ou dans « café brulé au plastique ».